Maître d'ouvrage : Privé
Projet : livraisons 2013 phase 1 et 2017 phase 2
Budget : 140.000€ HT phase 1
280.000€ HT phase 2
Surface : 1000 m²
Statut : réalisé dans le cadre de l'agence MOA architecture
(www.moa-architecture.com) en tant que responsable de projet.
Phases : Conception et chantier
Photographe : Maxime Molinari + Philippe Piron + Christophe Piqué
A Marseille, près des plages du Prado, une mère de famille, pleine de tendresse et de générosité, rêvait de construire trois petits havres de paix pour ses enfants, chacun ayant fondé sa propre famille. Son souhait ? Offrir à chacun un refuge, un coin de paradis où la tribu pourrait se retrouver tout en savourant le confort de la vie moderne.
La maison Empereur est une institution marseillaise : plus vieille quincaillerie de France, elle est aujourd’hui une boutique unique et exceptionnelle. Véritable caverne d’Ali Baba, on y trouve toute sortes d’objets fascinants. La boutique n’a cessé de s’agrandir depuis plus de 200 ans, récupérant petit à petit des surfaces dans les commerces et bâtiments voisins.
Le parcours atypique traverse plusieurs parcelles, réunies autour du même commerce.
Principes : intégration de l’existant
En 2012, la maison Empereur fait l’acquisition d’un ancien local qui accueillait des bals autrefois. Situé au premier étage, cette intervention à imposer de mettre aux normes la totalité du commerce. Il a donc fallu trouvé une solution permettant d’assurer la conformité, tout en conservant le côté unique du lieu.
Pas question ici d’une architecture trop démonstrative : les objets sont les rois, ce sont eux que l’on vient admirer. Toute en discrétion, l’architecture s’efface au profit des objets, tout en assurant un espace agréable et sur.
Principes : Flexibilité et évolutivité en plan
Entre le commerce existant et l’extension de 2017 se situe une ancienne cour. Ses dimensions sont très étroites, et elle a été couverte il y a plusieurs années. Lors de notre première visite, nous découvrons cette zone qui sert de zone de stockage et de local poubelle. Nous proposons de la transformer complètement, pour en faire un espace spectaculaire de connexion entre les 2 éléments. Les façades des bâtiments donnant dessus sont totalement réenduites, la couverture zénithale transformée en verrière, et les espaces dans les étages sont ouverts pour maximiser la prise de lumière naturelle. Cet endroit délaissé devient ainsi un espace en triple hauteur inattendue, au cœur de la maison Empereur. Une respiration dans cet univers chargé d’histoire et d’objets insolites.
Principes : dilatation spatiale
En 2017, nouvelle extension. C’est cette fois un petit immeuble en R+2 qui est récupéré. Dans le quartier de Noailles, certains bâtiments peuvent présenter quelques fragilités. Le nouveau bâtiment est plutôt sain, mais sa structure ne permet pas d’assurer la tenue face a des charges trop lourdes. Tout un travail de reprise des planchers à permis de stabiliser l’ensemble et d’assurer la pérennité de l’immeuble. Un cerclage ferraillé permet de jouer le rôle de palet de stabilité. Les dalles sont réalisées en voutain de brique ou en bois. Nous les avons utilisés comme coffrage perdu pour couler une nouvelle dalle en béton de 20cm permettant de lier l’ensemble.
Principes : innovation
La sensibilité de la gérante fait parti de l’histoire de ce lieu. Tout élément ancien mérite d’être mis en lumière ici. Dès que c’est possible, les murs anciens sont décroutés afin de rendre apparente les vieilles pierres qui les constitues. Les étagères sont toutes réalisées en bois brut, qui malgré leur aspect ancien ont été réalisées par des équipes de menuisiers.
Les escaliers reprennent les codes des vieux escaliers marseillais en colimaçon. Le savoir faire des ouvriers a été mis en avant afin de réaliser les mêmes ouvrages qu’à l’époque, afin de conserver l’esprit de la Maison Empereur.
Principes : l’esthétique du brut