Le terrain, une prairie douce en pente légère, entourée de pins majestueux et de végétation généreuse, était un trésor classé, protégé par les lois du PLU. Notre première mission fut donc de trouver un petit coin, une fenêtre constructible discrète, pour y poser ces maisons sans déranger ce bel écrin de nature. En collaboration avec les services d’urbanisme de Marseille, nous avons défini une bande constructible de 40 par 10 mètres, préservant chaque arbre, chaque brin d’herbe, pour que l’esprit du lieu reste intact.

Principes : la topographie comme base du projet

Après des heures passées à dessiner, effacer, recommencer, nous avons imaginé trois maisons, trois sœurs, qui s’ancrent dans la pente, unies par un socle commun de pierre, s’ouvrant toutes vers la mer. Ces villas de 170 m², chacune unique et pourtant semblable, s’élèvent, portées par ce socle qui suit la courbe naturelle du terrain.

On entre par le haut, et on découvre un espace de vie baigné de lumière, face à la mer. Une baie vitrée sur toute la largeur de l’espace de vie disparaît pour laisser place à l’extérieur, suspendu entre ciel et terre. Des stores extérieurs protègent du soleil, offrant un confort constant, quelle que soit la saison.

Principes : approche itérative, gestion passive de l’énergie

Un escalier fin et léger, éclairé par la lumière du jour, traverse chaque maison, menant jusqu’au toit. Là, un rooftop offre une vue imprenable sur la mer, un espace privé en pleine nature, sans un regard indiscret à l’horizon. En descendant, on rejoint les chambres, nichées dans le socle de pierre, chacune avec sa salle de bain, où la fraîcheur de la pierre s’allie à des volets persiennes, laissant passer l’air sans la chaleur, et chaque chambre s’ouvre sur une terrasse intime, blottie contre le jardin.

Principes : dedans-dehors, espace traversant, dilatation spatiale, minimalisme

Le projet repose sur un socle en pierre massives, avec trois volumes de béton posés dessus. Le bois, chaleureux, habille les menuiseries. Un peigne de béton soutient le rez-de-jardin, abritant les espaces techniques et les circulations, tandis que l’inertie de la pierre massive assure l’isolation des chambres, permettant une finition apparente à l’intérieur comme à l’extérieur. Des voiles de béton fusible séparent les maisons, leur offrant une flexibilité future, prête à s’adapter aux besoins de demain.

Six refends de béton soutiennent les poutres, solides et discrètes, sur lesquelles reposent les planchers. La loggia des salons, suspendue, s’avance en porte-à-faux, offrant une vue qui coupe le souffle, sur le paysage qui s’étend à perte de vue.

Principes : innovation, lévitation 

Nous avons porté une attention particulière à l’empreinte écologique de ce projet. La pierre massive d’Estaillade, extraite des carrières de Provence, à moins de 100 kilomètres, limite l’usage d’isolants pétrochimiques, tout en préservant un savoir-faire local. Le béton, utilisé pour ses qualités structurelles, a été en partie préfabriqué, réduisant le temps de chantier et la nécessité de finitions.

Les matériaux bruts, choisis avec soin, réduisent l’empreinte écologique du projet. L’escalier central, non encloisonné, se termine par un dôme escamotable, permettant une ventilation naturelle et assurant une grande souplesse face aux caprices de l’été. Un projet qui traverse le temps, en harmonie avec son environnement.

Principes : l’esthétique du brut

2 ALLEE LYDIA BECKER 75018 PARIS | FRANCE